Rencontre avec la ministre Charest
04 MARS 2021
Les représentantes du Collectif ont rencontré la ministre Charest et se disent globalement déçues de cette la rencontre. Le Collectif attendait un engagement formel de la ministre pour prendre des mesures concrètes afin d’enrayer les discriminations systémiques vécues par les femmes et entre les femmes. Le Collectif se questionne sur la volonté du gouvernement d’écouter les femmes et de poser des actions concrètes au-delà des beaux discours.
Montréal, le 4 mars 2021
À l’approche de la Journée internationale des droits des femmes, les membres du Collectif 8 mars,
qui représente plus de 700 000 femmes au Québec, ont rencontré la ministre responsable de la
Condition féminine, Isabelle Charest, afin d’échanger avec elle sur les impacts de la pandémie à
l’endroit des femmes. Les représentantes du Collectif se disent globalement déçues de cette
rencontre et attendaient un engagement formel de la ministre pour prendre des mesures concrètes
afin d’enrayer les discriminations systémiques vécues par les femmes et entre les femmes. Si la
ministre a reconnu certains impacts causés par la pandémie, le Collectif se questionne sur la volonté
du gouvernement d’écouter les femmes et de poser des actions concrètes au-delà des beaux
discours.
La pandémie a eu des conséquences désastreuses pour les femmes
Depuis près d’un an, les conséquences de la pandémie de la COVID-19 se sont avérées
particulièrement éprouvantes pour les femmes. Leurs conditions de vie et de travail se
sont détériorées à vue d’oeil, notamment en matière de pertes d’emplois et de revenu,
sans compter l’augmentation de la violence envers elles.
La conciliation conciliation famille-travail-études-vie personnelle : un défi en temps de
pandémie
En outre, les femmes ont vu augmenter leur charge de travail invisible ainsi que leur charge mentale.
Au pire de la crise sanitaire, elles ont dû endosser plusieurs fonctions, dont celles de télétravailleuses
ou de travailleuses essentielles, d’enseignantes privées, d’éducatrices, de proches aidantes et de
responsables de la logistique domestique et familiale.
L’augmentation du salaire minimum est plus que nécessaire
Le revenu des bas-salariées, qui ont souvent agi comme ressources essentielles pendant la crise
sanitaire est tout simplement insuffisant. Rappelons que 58 % des travailleuses et travailleurs
touchant le salaire minimum sont des femmes. Augmenter le salaire minimum est une façon de
reconnaître la juste valeur du travail, de diminuer l’écart de rémunération entre les femmes et les
hommes, de réduire la pauvreté, et ainsi de tendre vers plus d’égalité.
Une modernisation du régime de santé qui protège aussi les femmes
La pandémie de COVID-19 a révélé au grand jour les risques, souvent sous-estimés, auxquels
plusieurs femmes sont exposées au travail. Il est impératif que la modernisation du régime de santé
et de sécurité du travail protège toutes les travailleuses, et qu’elle tienne compte des situations
diverses dans lesquelles elles se retrouvent. De plus, il est impératif, pour éviter de répéter les erreurs
du projet de loi 59, que le gouvernement applique systématiquement l’ADS+ dans l’élaboration de
tous ses projets de loi.
Les femmes oubliées des les mesures du Plan de relance
Malgré ce portrait accablant, le premier ministre François Legault n’était pas présent à la rencontre du
Collectif même si l’invitation lui a été lancée des mois en avance. Les femmes qui subissent
lourdement les impacts de la pandémie, semblent avoir été oubliées dans les mesures prévues au
budget pour le plan de relance économique. Un an après le début de la pandémie, force est de
constater que nous sommes toujours dans l’attente d’un plan qui prend en considération les impacts
sur toutes les femmes, particulièrement sur les femmes qui vivent à la croisée des oppressions, c’est
à dire les femmes immigrantes et racisées, les femmes noires, les femmes autochtones, les femmes
ayant un handicap et les femmes aîné-es et les personnes LGBTQ+.Si la ministre Charest a
mentionné l’existence d’un plan d’action Covid pour les femmes, il n’y a néanmoins aucune
information sur son contenu, les mesures qu’il propose ou encore sa date de publication.
Autres actions féministes dans le cadre de la journée du 8 mars
Le Collectif 8 mars invite la population à participer aux événements organisés par FDO (Femmes de
diverses origines), soit un webinaire le samedi 6 mars et un rassemblement le dimanche 7 mars à
16h Place Émilie Gamelin à Montréal.